Le 2 mai 1968 est passé
auprès d’UTA le marché 68.71039 en vue de l’acquisition d’un nouveau
DC-8. C’est vers les États-Unis que se tourne la compagnie française
et, en mai 1969, elle achète à la compagnie américaine
Seaboard World un DC-8-55F. Ce DC-8 c/n 45692 (ex-N801SW) arrive en
France dès le 5 avril 1969 portant l’indicatif de convoyage, F-BOLI.
Dès son arrivée au Bourget, l’UTA effectue la mise aux standards de
l’armée de l’Air, c’est-à-dire qu’il reçoit un aménagement mixte
(passagers/cargo) compatible avec les missions à effectuer. Pris en
compte le 31 juillet 1969, alors qu’il possède déjà 21 212 heures de
vol effectuées sous pavillon commercial, le F-RAFB est remis
aussitôt à l’escadron ET 03/060 Estérel qui l’affecte aux liaisons
longue distance, tant vers les pays francophones d’Afrique que vers
la Guyane, la Réunion, ou Djibouti.
Les deux DC-8 permettent au COTAM de satisfaire un peu mieux ses
besoins en présentant une qualité de service comparable à celle que
l’on trouve auprès des compagnies aériennes civiles.
Au début des années 70, les deux appareils de l’ET 03/060 commencent
à supplanter les DC-6B sur les vols long-courriers.
Les campagnes nucléaires dans le Pacifique nécessitent également des
rotations de plus en plus fréquentes avec la métropole et ceci, afin
d’acheminer un important matériel sur place.
Nous citerons en exemple les 27 atterrissages effectués sur l’atoll
d’Hao pour les besoins de la campagne d’essais de 1970. Ces 27
rotations réalisées entre le Bourget et Hao représentent à elles
seules plus de 1 000 heures de vol et plus de 16 000 kilomètres à
chaque rotation. En 1970, les dessertes de Dakar et de Libreville
sont accomplies en DC-8 en remplacement du DC-6. En 1971, c’est au
tour de Fort-Lamy (devenu N’Djamena) d’accueillir les DC-8 de
l’Estérel.
Beau profil du « Fox Bravo »
mettant en évidence les marques portées par les DC-8 de l'armée de
l'Air. Roissy novembre 1982.
Gros plan sur le nez
du F-RAFB, à Roissy, le 26 octobre 1980. On distingue l’insigne
de l’escadron ET 03/60 Estérel.
Le DC-8-55 F c/n
45819 F-BNLD est ainsi vendu à l’armée de l’Air en juin 1972. Il
est intéressant de noter également que cette cession a été
facilitée par le fait que ce nouveau DC-8 militaire ajoute un
exemplaire à la flotte militaire entretenue par la direction
industrielle d’UTA Industries. Après la traditionnelle mise aux
standards militaires dans les locaux d’UTA au Bourget, le FBNLD
perd son matricule civil au profit de l’indicatif militaire F-
FAFC avant d’être affecté, le 30 juin 1972, à l’ET 03/060 et ce,
principalement pour le compte des Armées.
En raison de
l’augmentation du nombre des essais nucléaires dans le Pacifique,
les missions de transport au profit des armées exigent la mise en
œuvre de moyens importants. L’utilisation des deux quadriréacteurs
s’intensifie, mais ils ne suffisent plus, au point que le besoin
d’un troisième appareil de ce type devient nécessaire.
La compagnie privée française possède à cette époque un DC-8-55F
identique à celui que l’armée de l’Air a acheté neuf en 1965.
L’appareil étant équipé de réservoirs de bord d’attaque lui
permettant d’effectuer les vols vers le Pacifique, c’est
naturellement vers UTA que se tourne l’armée de l’Air dans sa
recherche d’un nouvel appareil. Elle réussit à convaincre Antoine
Veil, patron de la compagnie à l’époque, de lui céder cet exemplaire
à charge à elle de se trouver un appareil de remplacement sur le
marché de l’occasion.